Côte d’Ivoire / Aaccord gouvernement-syndicat pour une "trêve sociale"
Le gouvernement et les syndicats ivoiriens ont signé jeudi à Abidjan un accord visant à instaurer "une trêve sociale de cinq ans", après la grève des fonctionnaires qui avait paralysé en janvier l’administration publique du pays.
Les deux parties sont également tombées d’accord sur le paiement des stocks d’arriérés d’un montant global de 249,6 milliards de francs CFA (environ 381 millions d’euros) pour près de 130.000 travailleurs, soit près 80% des effectifs de la fonction publique.
"70% du montant des stocks (principal point de revendication) seront payés à partir de 2018 sur cinq ans, soit 34,9 milliards de FCFA par an (53,2 millions d’euros). Les 30% restants sur la période 2023-2025", selon un échéancier "compatible avec les engagements pris avec le FMI".
"Cette trêve ne vise aucunement à neutraliser les syndicats, elle marque plutôt une volonté résolue (...) de briser définitivement le mur de méfiance et de suspicion qui tend parfois à obstruer les rapports entre les deux parties", a déclaré le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, lors d’une cérémonie.
"Il nous faut fonder sur la base de cette trêve sociale librement consentie une culture de la négociation, du compromis et de la responsabilité", a souhaité M. Coulibaly, soulignant que son gouvernement "ne ménagera aucun effort pour tenir ses engagements".
Toutefois, le chef du gouvernement ivoirien a averti que "le non respect d’une des clauses de l’accord pourrait impliquer sa rupture tacite".
"Le protocole d’accord n’est pas forcement le meilleur. Cependant, force est de reconnaitre qu’il règle définitivement le problème du stock des arriérés, au centre de toutes les revendications depuis cinq ans", a affirmé de son côté Théodore Gnagna Zadi, président de la plateforme des organisations professionnelles du secteur public.
M. Zadi s’est également félicité de "cette issue heureuse, moins mauvaise pour tous".
Début janvier, les fonctionnaires ivoiriens étaient entrés en grève pour demander des augmentations de salaires, le paiement d’arriérés de primes et pour protester contre une réforme des retraites intervenue en 2012 dont les premiers effets se font sentir en 2016, avec la mise à la retraite de fonctionnaires touchés par la loi.
Cette réforme, qui a été supprimée, faisait passer l’âge de la retraite de 55 à 60 ans, voire 65 ans pour les grades les plus élevés. Les cotisations augmentaient de 6 à 8,33% du salaire, alors que les pensions étaient réduites de 30 à 50%.
Les fichiers de l’administration ivoirienne comptent actuellement près de 183.000 fonctionnaires, selon les chiffres officiels.
Afp